PROJET D'IMPRESSION de JOURNAUX SCIENTIFIQUES
proposés gratuitement sur la toile par la
Fondation "Molecular Diversity Preservation International"

Extraits du MEMORANDUM INTERNE ( Février 2001 ).


 


La Toile ou le "World Wide Web" a été conçu, au départ, par son principal créateur Tim Bernard-Lee, lui-même, homme de sciences, comme un outil de communication entre scientifiques.

Paradoxalement, alors que l'écrasante majorité des journaux "Grand Public" est d'accès gratuit sur la Toile, les journaux scientifiques sont restés d'accès électronique payant, surtout dans le domaine de la Chimie. C'est d'autant plus paradoxal que les auteurs scientifiques ne touchent pas de droits d 'auteurs, que les experts (reviewers) et que les éditeurs scientifiques ne sont pas rémunérés. Les abonnements aux journaux académiques sont d'un coût très élevé, et sans cesse croissants. On comprend que les versions papiers doivent être payantes, on comprend mal pourquoi les versions électroniques le sont. Il est tout à fait anormal que l'Edition Scientifique soit devenue un "business" aussi lucratif sous la coupe de maisons d'Edition comme Elsevier qui manifestement abusent de la naïveté des chercheurs. Il est navrant que des sociétés scientifiques comme l'ACS, a priori sans but lucratif, ait maintenu une exploitation commerciale de leurs publications et ait adopté pour la publication électronique une politique très rigide. L'AIP a adopté une politique beaucoup plus souple, car elle permet une consultation sur l'ensemble d'un site, du moment que la bibliothèque du site a souscrit un abonnement. L'existence de journaux scientifiques payants ralentit considérablement la diffusion de la connaissance, car les hyperliens, caractéristique fondamentale de la toile, sont interdits dans les bibliographies. Les auteurs, qui ont cédé leurs droits, n'ont même plus le droit de reproduire leurs propres articles. La loi américaine autorise la copie non commerciale à des fins scientifiques et éducatives, la loi française ne l'autorise même pas...

L'existence de journaux scientifiques payants maintient le "fossé numérique" avec les pays du tiers monde, ce qui est injuste et scandaleux, si l'on considère que la recherche est financée par des fonds publics ou sur des fonds privés à but non lucratif.

La mise en oeuvre de journaux électroniques gratuits est devenue une réalité par la prise en main du processus éditorial par les chercheurs eux-mêmes. Dr Shu-Kun Li, à la tête de la fondation suisse "Molecular Diversity Preservation International" à but non lucratif, a lancé dè ;s 1996, le Journal "Molecules". On peut considérer le journal "Mo lecules" comme une success story, avec pratiquement le triplement du volume des contributions, dans l'année 2000. Ce développement est à contraster avec "Molecules Online" un journal payant de Springer Verlag, qui est issu d'une "scission" d'avec le Journal "Molecules" originel, et qui a du arrêter en 1999. L 'advisory board du journal "Molecules" comprends 3 prix Nobel. De nombreux journaux online provisoirement gratuits ont été lancés par divers éditeurs. Dès qu'ils sont devenus payants, leurs succès a baissé considérablement.

Le journal "Entropy" semble suivre le même schéma de développement que "Molecules" depuis sa création en 1999. Son editorial board comprends 2 prix Nobel.

L "International Journal of Molecular Sciences" ou "IJMS" vient d'être lancé, en bénéficiant de la synergie des 2 autres publications. Son advisory board comprends 2 prix Nobel.

En tant qu'Editor Assistant, nouvellement nommé auprès de ces 3 revues, Francis Muguet, chercheur-enseignant de l'ENSTA, est en train de promouvoir une politique de mise en place de miroirs du site de la revue. Le mirroring devrait faciliter l'accès aux revues. C'est un atout majeur que ne peuvent pas évidemment proposer les revues scientifiques payantes. Un miroir existe déjà à l'ENSTA : http://mirror.ensta.fr/mdpi, ainsi que http://mirror.ensta.fr/molecules http://mirror.ensta.fr/entropy et ht tp://mirror.ensta.fr/ijms. Laurent El Kaim, directeur du MRC/LRP est devenu un des éditeurs nationaux du journal "Molecules".

Il reste cependant un obstacle pour asseoir le concept de cyberjournaux scientifiques gratuits, face aux grands journaux payants. Il faut assurer la présence des nouvelles revues dans les bibliothèques. Les bibliothécaires veulent des imprimés qu'ils puissent conserver, il semble donc maintenant opportun de produire une version papier à l'usage des bibliothèques, pour consolider les succès actuels des versions online et asseoir définitivement leurs notoriétés. La version imprimée sera bien sur être payante, mais dans la tradition d'une impression scientifique authentique. D'autre part, il est nécessaire de pourvoir répondre aux demandes de reprints de la part de certains auteurs.

L'ENSTA grâce à la présence d' une imprimerie largement amortie peut contribuer à fournir une version imprimée à un coût nettement inférieur au coût prohibitif éditeurs comme Springer-Verlag ou Elsevier. Le prix de vente suggéré est HT et hors frais de port, il doit permettre d'assurer un bénéfice décent à l'ENSTA. Le but principal de cette opération n'est cependant pas d'assurer des revenus à l'imprimerie de l'ENSTA. Grâce à cette opération de soutien à l'impression de revues scientifiques, elle participe à la mission d'information scientifique qui lui est impartie dans ses statuts. Elle permet de soutenir les efforts scientifiques de ses chercheurs, et permet d'accroître la notoriété de l'Ecole tant dans le secteur de la Chimie, que dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information.

La fondation MDPI autorise et approuve une collaboration avec l'ENSTA en vue de produire une version papier de ses journaux.